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5. L'alcool et le système nerveux

L'alcool passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. Il atteint le cerveau en quelques minutes via la circulation sanguine. L’alcool a plusieurs effets sur les neurones. Le fonctionnement de leurs membranes est perturbé et certaines enzymes ne fonctionnent plus correctement.

     Le système nerveux est constitué de centres nerveux et de nerfs, ils permettent de coordonner et de commander l'ensemble des organes de l'organisme. De fait, le système nerveux envoie et reçoit des messages lis à la sensation, à la cognition et au psychisme.* L'alcool perturbe les signaux nerveux et par conséquent affecte les organes qui les reçoivent. Ces perturbations sont à l'origine de nombreuses manifestations physiologiques comme les douleurs, crampes ou sensations de froids. Cet effet explique l’effet sédatif de l’alcool : l’activité neuronale est diminuée. 

     Le métabolisme du neurone est identique à celui des autres cellules. A ceci près qu’il est incapable de se multiplier. Pour son bon fonctionnement et sa survie, il a besoin de vitamines B1 et PP. Or, l’alcoolisation chronique entraîne des carences dans ces deux vitamines. La vitamine B1 régule l’assimilation des glucides (source d’énergie) dans le neurone. La vitamine PP y intervient dans la respiration cellulaire.  Leur absence ou carence provoque une dégénérescence du neurone qui va finir par être détruit.

L'atteinte cérébrale provoquée par l'alcool est irrévesible, les capacités intellectuelles sont définitivement amoindries. 

 

L'abus prolongé d'alcool peut provoquer:

- des illusions ou hallucinations qui peuvent conduire à des actes dangereux pour lui ou pour son entourage

- des lésions cérébrales et donner lieu à des symptômes proches de ceux de la démence

- des accidents vasculaires cérébraux 

- des perturbations du sommeil; victime de manque de sommeil l'individu alcoolique verra ses performances diminuer même en journée

- un état d'agitation et de tremblements, de la fièvre et des troubles de la conscience (lors d'un sevrage)

- un coma éthylique, l'issue de ce coma peut être fatale.

 

 

 

Sensation: Phénomène qui traduit, de façon interne chez un individu, une stimulation d'un de ses organes récepteurs.

Cognition: Ensemble des structures et activités psychologiques dont la fonction est la connaissance, par opposition aux domaines de l'affectivité.

Psychisme: Ensemble des caractères psychiques d'un individu, qui fondent sa personnalité.

 

Représentation du système nerveux:

molécule de dopamine

Le circuit de la récompense est un système fondamental des mammifères, on le trouve dans le cerveau. Les cellules nerveuses ainsi que les substances responsables de la dépendance forment le circuit de la récompense. Dans ce système, deux zones communiquent entre elles: le noyau accubens et l'aire tegmentale ventrale (ATV). Les neurones communiquent entre eux sous la forme d'influx nerveux qui passent le long de l'axone. Il arrive ensuite à la jonction entre deux neurones: la synapse. L'influx déclenche la production de dopamine (un messager chimique). Le neurone émetteur apporte la dopamine au neurone récepteur qui sélectionne les informations dont il a besoin, cela déclenche par la suite une sensation de bien-être. Lors de la consommation d'alcool, le phénomène est un peu différent: les molécules se fixent sur le neurone récepteur ce qui ne permet pas l'entrée de la dopamine dans le neurone, le cerveau baigne alors dans la dopamine ce qui entraîne une certaine euphorie.

 

L'éthanol possède une certaine affinité avec le recepteur GABA, lorsque cette substance est présente dans l'organisme, elle se retrouve par le biais sur système sanguin dans le système nerveux central. L'éthanol, se liant au GABA, va augmenter son potentiel. Puisque le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur, une augmentation de son effet risque de causer une certaine altération des fonctions cérébrales, comme par exemple un temps réflexe augmenté et des facultés motrices et intellectuelles diminuées.

A partir de quel moment peut-on être considéré comme alcoolique?

 

Dans un premier temps, la dépendance ne survient pas d'un seul coup. Comme le dirait le Pr Michel Reynaud, chef du service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse, à Villejuif:«On ne devient pas alcoolique du jour au lendemain.» Il faut différencier consommation excessive et alcolodépendance.

 

Ainsi, on peut donner les recommandations suivantes :

Pour les consommations régulières

  • pas plus de 2 verres standard (ou unités d’alcool) par jour en moyenne pour les femmes, soit 14 verres standard par semaine

  • pas plus de 3 verres standard (ou unités d’alcool) par jour en moyenne pour les hommes, soit 21 verres standard par semaine

 

Pour les consommations occasionnelles

  • pas plus de 4 verres standard (ou unités d’alcool) en une seule occasion

 

Au moins un jour par semaine sans alcool!

 

Ces recommandations ne sont pas des niveaux de consommation à atteindre mais des maxima à ne pas dépasser. Il faut savoir que pour les cancers, le risque augmente dès 1 verre par jour.

Par ailleurs, il est fortement recommandé de ne pas boire du tout d’alcool dans les situations suivantes :

  • pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement,

  • pendant l’enfance, l’adolescence et toute la période de croissance,

  • quand on conduit un véhicule ou une machine,

  • quand on exerce une activité qui nécessite de la vigilance,

  • quand on prend certains médicaments (voir la notice),

  • dans certaines maladies aiguës ou chroniques (hépatite, pancréatite, épilepsie, etc.)

 

Ces recommandations sont les maxima à ne pas dépasser pour ne pas mettre en danger la santé. La consommation excessive comme dès le moment où vous ne respectez plus les recommendations. L'alcolodépendance, de son côté, a pour premier signe la dépendance et l'envie permanente de consommer des boissons alcooliques. On est donc considérer comme alcoolique quand la dépendance faire apparaître une perte de la liberté de s'abstenir.

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